Rencontre avec SARAH BERNIER, de Ahhh mes pieds.
Orienter ses ACTIONS pour de meilleurs résultats, c’est possible.

Sarah Bernier // Ahhh mes pieds
Originaire de la Beauce, Sarah a la création de produit et d’entreprise dans le sang! Elle est arrivée à Montréal pour faire des études en commercialisation de la mode au sein de la seule école de mode au Québec. C’est lors du projet final qu’elle crée les souliers pliables Ahhh mes pieds! Elle est motivée par le style de vie des femmes modernes et actives. Sa mission: offrir des solutions confortables en accord avec le style de ses clientes.

 

  

QUESTIONS / RÉPONSES »»»

Quelles sont  les meilleures idées que vous avez déployées pour réussir?
Toujours me sortir de ma zone de confort! Lorsque je me sens à l’aise de faire une chose, c’est qu’il est temps que j’en fasse une nouvelle. Lorsqu’on est dans l’action, tous nos sens sont en éveils et nous guident vers la réussite. En plus, je reste ouverte à toutes les opportunités pour vendre mes ballerines pliables, l’imagination humaine est sans fin! Une leçon que j’ai apprise est d’y aller étape par étape, de manière graduelle. Souvent, en tant que jeune entrepreneur, on veut tout avoir dès le début : le site web, un beau bureau, le produit ou le service parfait ou le meilleur plan d’affaires, etc. Ces éléments détournent notre attention en plus de mettre un frein à l’élément fondamental de l’entreprise : les ventes. La vente étant relationnelle, tout ce qu’il faut c’est la passion de ce qu’on offre, et le reste en découlera.

Quel a été l’élément déclencheur pour que vous passiez à l’ACTION?
Aussi banal que cela puisse paraître, c’est le fait que je n’avais plus d’entrées d’argent. Ce jour-là, j’ai compris que mon avenir allait découler des actions que je poserais maintenant. En contrôlant les actions que je réalise maintenant, j’ai le contrôle sur les résultats.

Quelle est la qualité que l’on apprécie le plus chez vous?
Je dirais que c’est mon optimiste et mon audace. J’ai le profond sentiment que l’on peut tous être heureux, qu’en s’entraidant on y arrivera tous! Je pense aussi que quand l’on n’aime pas les choses comme elles sont, on a le pouvoir et le devoir de les changer. Pourvu que ça soit fait dans le respect des autres! Lorsque j’étais jeune, ma mère me disait que j’avais du « front tout le tour de la tête », je repoussais plusieurs barrières, à son grand désespoir. Aujourd’hui, je me suis un peu assagie, mais cette qualité est ce qui me permet de réussir, d’être dans l’action. J’ai l’audace de vivre ma vie comme je le veux, de demander de nouvelles choses et de penser les choses autrement. Comme je le dis, en affaires, il n’y a pas de gêne ni d’orgueil!

Parlez-nous de votre entreprise, de ses objectifs, du milieu dans lequel elle évolue?
J’ai créé mon produit à l’université avec deux collègues. En tant qu’étudiantes qui sortaient beaucoup, la question à savoir quels souliers porter pour être à la fois belles et confortables revenait fréquemment. Nous avons développé un ensemble confort comprenant : une paire de souliers pliée dans une pochette de transport convertible en sac pour y déposer les talons hauts.

Mon objectif est de mettre un ensemble confort dans les sacs à mains de toutes les Canadiennes d’ici cinq ans. Chaque jour, je fais en sorte que dix Canadiennes de plus connaissent mon produit. Plus le monde sera au courant, plus il pourra en acheter! Je me positionne comme un distributeur, car j’ai plusieurs clients qui revendent mes produits, mais aussi comme un magasin au détail, car j’ai à l’occasion mes propres boutiques Pop-Up en plus de ma boutique en ligne. Le commerce au détail est essentiel pour moi, car c’est au contact final avec le client que je sais ce qu’il pense de mes produits et pourquoi ils les achètent. Ces informations font évoluer mes produits.

Comment percevez-vous le succès d’une entreprise?
Les ressources humaines sont l’enjeu commun de toutes les entreprises. Pour les petites entreprises, il va de soi que les valeurs de la compagnie refléteront celle de l’entrepreneur. Une fois cette symbiose atteinte, les ventes suivront. Surtout au début, il est crucial de recruter les bonnes personnes qui porteront les valeurs de l’entrepreneur, cela fera grandir l’entreprise sainement.

Celà étant dit, j’aimerais que les jeunes entrepreneurs comprennent qu’ils sont les meilleurs vendeurs pour leur entreprise. Trop souvent, je les entends dire, malheureusement il s’agit de femmes, qu’elles ne sont pas « bonne vendeuse ». Selon moi, pour être un bon vendeur nous devons être passionné par ce qu’on fait, convaincus que ça changera le monde. On voit la vente comme quelque chose d’immense et d’inatteignable, alors que c’est complètement le contraire. C’est comme toute chose, les premières fois, c’est plus difficile, mais à force d’en faire on devient bon. Je dirais même que le seul problème est de ne pas vendre; quand on vend, il n’y a que des solutions. 

Qu’aimeriez-vous retrouver chez un partenaire d’affaires?
Pour le moment, je suis seule dans mon entreprise et ne compte pas intégrer un nouveau partenaire. Celà étant dit, le fait d’être seule impose des limites de temps ou d’argent. Je dois toujours prioriser certaines tâches. Par exemple, il est impossible d’assister à deux événements différents ou de visiter un client en même temps que je dessine la nouvelle collection. Être deux dans une entreprise permet de travailler sur deux mandats différents, physiquement parlant. Ça permet de dédoubler le temps : la journée a 48 h au lieu de 24 h. Le bon partenaire d’affaires est celui avec lequel on peut développer l’entreprise deux fois plus vite. Pour ce faire, il est important d’avoir une confiance aveugle en ses décisions, et surtout ne pas avoir de rancune envers les mauvaises. À ce sujet, une complémentarité est primordiale, et une définition de tâches précises selon les forces de chacun aide à clarifier les choses. 

Sarah Bernier
Ahhh mes pieds